
Le 14 mai dernier, la 45ème Assemblée Générale d’Afdi BFC s’est tenue dans les locaux de l’EPL de Fontaines Sud Bourgogne (71), sous la présidence de Marc Gauthier. 59 personnes étaient présentes avec 21 OPA représentées. La matinée a été consacrée aux rapports financier et d’activités 2023, ainsi qu’au prévisionnel 2024 avant de passer à l’élection du CA 2024-2027. Puis l’après-midi, 15 élèves de BTS ACSE et une enseignante, ainsi que la présidente et le directeur de l’établissement étaient présents pour participer à la tableronde. Celle-ci avait pour thématique :
« La formation, appui essentiel à l’installation ». Quelle formation des futurs agriculteurs en vue d’une installation pérenne et à la hauteur des défis actuels du milieu agricole ? »
Les 4 étudiantes en BTS ACSE du lycée ont travaillé sur le rôle de la formation initiale des agriculteurs dans la réussite de leur installation. Elles ont interviewé une dizaine d’exploitants et d’exploitantes de tous âges et diverses régions concernant leur regard rétrospectif sur leur formation et leur installation.
Dans un reportage vidéo, les interviewés reviennent sur leur formation, ses intérêts théoriques (acquérir une hauteur de vue, une capacité à s’informer), ses intérêts pratiques (prendre conscience le plus possible des réalités du travail) et la manière dont ils ont mené leur installation, avec quel encadrement des OPA et quels écueils, selon que l’on soit hors cadre familial ou pas. Un travail très inspirant salué par le public présent.
Témoignage
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Samuel Bruley, directeur adjoint de l’EPL, a ensuite pris la parole pour exposer les enjeux d’actualité de l’enseignement agricole en France. Après un rappel des grands chiffres du secteur, il évoque les défis du renouvellement de génération (concentration des fermes, 2 installations pour 3 départs, etc.), de la diversification du public scolaire (part des élèves issus du milieu agricole réduite à 10%), et de la transition agroécologique. Il revient également sur les plans « Enseigner à produire autrement » et les changements apportés par la prochaine loi d’orientation agricole, dont la création d’un nouveau type de diplôme bac+3 en lycée agricole, dit « Bachelor Agro ». Une présentation très complémentaire pour prendre de la hauteur sur le sujet, accompagnée du point de vue du directeur adjoint du CFPPA de Charolles.
L’après-midi s’est poursuivie à une échelle plus internationale avec l’introduction de Benoît Berger aux travaux du Réseau International FAR – Formation Agricole et Rurale. Né en 2005 à Ouagadougou à l’initiative de professionnels de la vulgarisation agricole en Afrique de l’Ouest, le réseau vise à renforcer l’offre de formation au sein de 19 pays membres. Parmi ses activités : mise en réseau des acteurs locaux et nationaux, plaidoyer, capitalisation, appui technique et financier ou plus récemment, mise en oeuvre d’un master « Ingénierie de la formation agricole et Rural » en ligne. En illustration, B. Berger présente le travail de mémoire MIFAR d’une directrice de pépinière d’entreprise à Madagascar, sur un dispositif national d’incubation d’entreprises et ses voies d’amélioration.
Marcel Cottin a conclu l’après-midi avec son témoignage sous forme de récit de vie. Moniteur en MFR et salarié agricole avant de devenir éleveur ovin dans la Nièvre, il a évoqué ses choix de production et d’investissement afin de garder une ferme à taille humaine et une certaine vivabilité des conditions de travail. S’adressant aux étudiants présents dans la salle, il a appuyé d’autres interventions concernant l’intérêt de ne pas s’installer tout de suite pour se confronter à différent types d’exploitations et si possible au sein de différents pays. Il a témoigné de la richesse qu’il a trouvé à sa carrière et de l’intérêt d’accueillir des stagiaires et apprentis de tous âges sur son exploitation.