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- Accompagnement politique (renforcement des capacités d’analyse des responsables, renforcement des capacités de mobilisation et de communication, co-construction de prises de positions politiques…)
- Accompagnement technique et économique (renforcement des capacités de production, transformation, commercialisation, conseil à l’exploitation familiale, accès au crédit…)
- Défense des intérêts des membres (plaidoyer)
- Accompagnement de la gouvernance et de la vie associative (renforcement des capacités organisationnelles et stratégiques, gestion des ressources humaines et financières…)
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Directrice : Gérardine Sonkoué, directrice
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Témoignage du Président de la Conaprocam lors de l'assemblée générale constitutive d'une coopérative cacaoyère. | Bureau Exécutif de la Conaprocam, novembre 2021 |
Merci à Vincent Laubert qui a réalisé ces vidéos.
Gérardine Sonkoué : l’accès à des financements adaptés et pérennes, reste une contrainte majeure du développement des agricultures familiales
Gérardine Sonkoué est directrice de la Conaprocam (Confédération nationale des producteurs de cacao du Cameroun), organisation paysanne qui accompagne ses coopératives membres à la production et la commercialisation des fèves de cacao. Elle représente les petits producteurs de cacao, organisés au sein de 14 coopératives, qui regroupent environ 1 500 producteurs. La Conaprocam défend les intérêts de ses coopératives membres, et les accompagne dans différents aspects de leurs activités (conseils techniques, formation des membres, …) et aujourd’hui dans le développement de l’exportation de leur cacao nécessitant la mobilisation d’un crédit pour initier les opérations.
La Conaprocam est partenaire d'Afdi BFC => En savoir plus
Les agriculteurs, constitués en organisations paysannes, s’organisent pour améliorer l’intégration des agriculteurs familiaux dans le marché en proposant des services variés (organisation de la commercialisation des productions, approvisionnement en intrants, accès à l’information, services financiers…).
Afin d’assurer ce développement, l’agriculture doit mobiliser des financements (crédit de campagne, warrantage, stockage, fonctionnement, investissements (équipement, locaux, etc.)).
Malgré la forte évolution de l’offre de services financiers ruraux permis par la microfinance, l’accès à des financements adaptés et pérennes reste une contrainte majeure du développement des agricultures familiales (10% des crédits attribués aux secteurs de l’économie vont vers l’agriculture, et seuls 2% de ces crédits sont consacrés à l’agriculture familiale). De plus, les offres sont essentiellement orientées vers le crédit de campagne (court terme), et négligent encore trop souvent les crédits d’équipements à moyen et long terme.
« Le besoin de financement extérieur existe depuis longtemps. Les producteurs ne parviennent pas à vendre le cacao au niveau local à un prix rentable. Et pour accéder au marché de l’export, il faut disposer de fonds suffisants et bénéficier d’un crédit pour financer toute l’opération. Ces crédits sont très peu accessibles localement pour les organisations paysannes. »
Globalement, de nombreux freins pèsent sur le développement des services financiers pour le secteur agricole. Du côté de l’offre on peut pointer la méconnaissance du secteur agricole par les acteurs financiers (manque de données technico-économiques, diversité des activités, produits financiers peu adaptés, risques mal appréciés). Les offres sont souvent peu adaptées aux besoins et capacités des acteurs (montants, taux, différés, systèmes de garanties, …) et il est difficile d’évaluer la crédibilité des OP (gouvernance, fiabilité financière, …).
« Les possibilités de financement existent localement, mais les contreparties et les garanties qui sont demandées sont trop contraignantes et trop élevées pour les organisations paysannes. Les taux d’intérêts locaux sont trop élevés et les établissements financiers demandent des garanties qui sont inatteignables pour nous. »
Du côté de la demande (agriculteurs et leurs organisations), il existe une certaine méfiance à l’égard des acteurs financiers, dû au manque de culture financière et de formation des bénéficiaires (méconnaissance des acteurs financiers, de leurs offres, des mécanismes de crédits etc.).
« La Conaprocam met aujourd’hui en place des formations pour ses coopératives membres. Avec l’appui d’Afdi, et notamment par les échanges paysans, cela permet un accompagnement sur le volet financier, qui n’est pas toujours bien maîtrisé par les organisations paysannes.»
En effet, la Conaprocam a pu bénéficier de l’appui et de l’expertise de Michel Alemps, bénévole d’Afdi Bourgogne-Franche-Comté et ancien salarié du Crédit Agricole.
Pour les membres de la Conaprocam, la problématique principale est de pouvoir augmenter leurs revenus. « Ils pratiquent en effet une agriculture essentiellement vivrière, ils consomment l’essentiel de leur production et le surplus est revendu ». L’enjeu est d’augmenter les revenus issus de ces ventes.
Afin de répondre au besoin de ses membres, la Conaprocam a lancé une réflexion sur la mise en place d’une procédure de commercialisation à l’export, avec l’appui d’un système de financement par un organisme de finance solidaire, la Sidi (Solidarité internationale pour le développement et l‘investissement).
« Le recours à la Sidi a permis d’apporter un financement. Cela permet à la Conaprocam d’avoir un crédit pour rémunérer les producteurs, au moment de la récolte et en attendant que le processus d’export se finalise. »
Schéma de mise en place du service d’exportation de cacao de la Conaprocam
Cette opération à l’export devrait permettre « une meilleure rémunération des producteurs, d’améliorer la maîtrise de la chaîne de commercialisation et on l’espère d’augmenter les ressources internes de l’ organisation paysanne et des coopératives ». Les échanges avec la Sidi pour mettre en place cette opération à l’export datent de 2018. En 2022, une coopérative test a été désignée, pour une opération qui concerne 25 tonnes de cacao.
« Si cela fonctionne, on passera à 75 tonnes. En tant normal, la coopérative fonctionne avec 300 tonnes de cacao, l’idée est de faire une opération test, que l’on généralisera plus tard si les résultats sont bons. »
Il est enfin important de souligner que ce type de procédure est « longue, elle demande beaucoup de rigueur et de travail pour les organisations paysannes qui souhaitent se lancer à l’export. Il faut être prêt à se lancer dans un processus exigent. »
Si les organisations paysannes et leurs partenaires ont développé des initiatives pour lever les freins liés à l’accès au financement et mettre en place des mécanismes plus adaptés aux activités agricoles, il reste malgré tout difficile pour les agriculteurs familiaux d’accéder à ces financements, et les besoins d’accompagnement demeurent importants.
Pour en savoir plus sur les activités de la Conaprocam, dans le cadre de son partenariat avec Afdi Bourgogne-Franche-Comté : Cameroun - Conaprocam | Afdi BFC
Michel Alemps, bénévole Afdi BFC, revient sur son implication dans l'élaboration de l'opération export menée par la Conaprocam qui pourrait voir le jour d'ici la fin de l'année 2023.
Projet d’export de cacao : point d’étape
Contexte actuel et ambitions
La Conaprocam, partenaire d’Afdi depuis 2003, est la structure faîtière d’un groupe d’une dizaine de coopératives dont les adhérents produisent du cacao. Jusqu’à présent, les producteurs vendent leur cacao soit directement auprès de collecteurs indépendants, soit dans des opérations de marchés groupés organisés par leur coopérative, cette dernière formule permettant une meilleure rémunération. Cependant, les producteurs estiment qu’une partie de la rémunération de leur production leur échappe eu égard aux conditions d’organisation des marchés locaux et aux nombreux intermédiaires qui interviennent dans le processus d’exportation.Aussi, les leaders de la Conaprocam ont-ils fait le vœu d’exporter eux-mêmes leur production mais sans y parvenir jusqu’à présent faute de financement.
Un enjeu majeur et un problème de taille
L’enjeu pour l’OP est qu’elle obtienne des prix de vente plus élevés, dans un triple but :
Elle se heurte, depuis des années, au financement de l’opération, à savoir la possibilité d’obtenir un crédit entre l’achat du cacao aux coopératives et sa vente à un exportateur au port de Douala, principal port d’exportation au Cameroun.
Deux missions récentes
Michel Alemps, bénévole de la section du Doubs, a effectué une première mission avec Aimeric Ferlay, animateur de l’Afdi BFC, en octobre 2022. La Sidi (banque solidaire française), qui les accompagnait a donné un avis de principe favorable à l’octroi d’un crédit sous réserve de constituer un dossier solide pour garantir son remboursement.
Une deuxième mission s’est faite en mars 2023 en binôme avec Franck Philippe, salarié Afdi nationale afin de travailler sur les aspects pratiques de l’opération et notamment sur les différents circuits : matière (cacao), financier et administratifs (contrats).
Témoignage de Michel Alemps
Il fallait traduire en termes concrets et formaliser toutes les étapes de l’opération aux plans bancaire, commercial, juridique, financier, comptable, administratif, etc. sans oublier la réorganisation en amont de la collecte d’un cacao plus homogène et de meilleure qualité. L’objectif est triple :
Un dossier, aux nombreux volets techniques est réalisé, actualisé et partagé numériquement. Un plan d’actions est suivi, contrôlé, discuté en visio, toutes les semaines, entre les partenaires Afdi et les équipes sur place.
C’est après la réussite constatée de cette opération export, permettant une meilleure rémunération des producteurs et le renforcement des structures du groupe Conaprocam, dans des conditions de sécurité, d’équité, de traçabilité et de transparence que d’autres opérations pourront voir le jour. Sous réserve d’une gouvernance solide, les producteurs de la Conaprocam pourraient entrevoir des horizons prometteurs.
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